Thibaut
C’est à la suite de son contrat d’apprentissage sur deux ans, ayant validé un BTS maintenance des véhicules option véhicules de transport routier, que Thibaut, 25 ans, a été embauché en CDI en 2019. Il nous explique son parcours.
Thibaut, peux-tu te présenter ?
Je suis landais et originaire des Arrigans (Communauté de communes du Pays d’Orthe et Arrigans). Pour me rapprocher du travail, j’ai dû déménager de mon village natal où je retourne très régulièrement pour retrouver ma famille et mes amis.
Avant d’arriver à la RRTL/Trans-Landes, j’ai obtenu un bac pro mécanique qui m’a amené à faire des stages au sein d’une entreprise spécialisée dans la pièce détachée pour l’automobile et le poids lourd puis, chez un concessionnaire poids lourds. La RRTL et Trans-Landes m’ont ensuite financé le permis D que j’ai obtenu fin 2021 et de mon côté, j’ai cassé la tirelire pour me payer la formation au permis C. Validé également !
Pourquoi te diriger dans la mécanique poids lourd plutôt qu’auto ?
C’est justement pendant mes stages en bac pro que j’ai pratiqué et comparé les deux domaines d’intervention. Ma préférence s’est portée sur le poids lourd au détriment des VL*.
La raison est simple : je préfère travailler une zone accessible, où je pourrais plus facilement travailler sur véhicule. L’espace de travail sur une voiture est bien trop réduit à mon goût. Entre les bus et les cars, c’est pareil je préfère travailler sur des autocars, plus spacieux.
*Véhicule léger
Peux-tu nous préciser tes missions au quotidien ?
Je travaille au sein du pôle Production, dans le service Atelier Mécanique de Saint-Vincent-de-Paul. Au quotidien, mon job consister à préparer les véhicules pour leur passage aux mines (appelé DRIRE aujourd’hui). Il s’agit de maintenance réglementaire, qui exige un contrôle technique des véhicules tous les 6 mois. Sur l’ensemble du parc, cela représente en moyenne 2 véhicules et demi par jour à préparer. Par préparation, on parle d’entretien courant ou préventif : un contrôle visuel des organes de sécurité est effectué et on fait le tour du véhicule pour remplacer les éventuelles pièces défectueuses.
Le quotidien est aussi rythmé par de plus gros « chantiers » qui nécessitent de remplacer des pièces, c’est ce que l’on appelle la maintenance corrective. Cela nous prend plus de temps et requiert l’immobilisation du véhicule sur plusieurs jours, comme par exemple les interventions de démontage de boîte de vitesse (automatique et manuelle), de moteur ou de turbo.
En bref, le métier de mécanicien consiste à diagnostiquer et réparer.
Interviens-tu sur des dépannages ?
Même si le service intègre deux mécanos itinérants, les mécaniciens des ateliers de Mont de Marsan et Saint-Vincent-de-Paul sont aussi concernés par le service dépannage, qui fonctionne selon un roulement toutes les six semaines.
En astreinte, on se doit d’être disponible 24h/24 sur une durée de sept jours.
En général, les dépannages concernent des accidents (choc carrosserie, rétroviseurs), des blocages de rampe pour personne à mobilité réduite, des pannes de véhicule en mode dégradé, c’est-à-dire des problèmes sur le moteur de pollution. Mais aussi, parfois des véhicules embourbés, sans parler en été sur la côte, de ceux dans le sable.
Le convoyage des véhicules, leur transfert technique d’un centre extérieur jusqu’à l’atelier fait également partie des missions.
Quels types d’interventions réalises-tu sur les autocars et autobus ?
L’entretien visuel tout d’abord, le plus simple, qui débouche sur des resserrages de roues et le contrôle du freinage. En général, tous les véhicules sont contrôlés tous les 20 000 kilomètres.
La vidange d’huiles, le remplacement de filtres et des fluides des moteurs (dont turbo et systèmes d’injection), des boîtes automatiques, des ponts ou encore des essieux sont également contrôlés pour limiter les casses mécaniques.
La maintenance des véhicules prend aussi en charge le contrôle et le remplacement des systèmes de freinage, des circuits pneumatiques. Quant aux gros entretiens, au bout de 250 000 kms, ils intègrent le remplacement de tous les fluides, des alternateurs et démarreurs, des courroies et des galets.
Que préfères-tu dans tes missions ?
Ce qui me plaît le plus dans mon métier c’est la recherche de pannes et le dépannage. On effectue des tâches variées, on ne fait jamais la même chose, et j’aime l’imprévu, qui change du quotidien !
Comment l’entreprise vous outille-t-elle ?
Chacun des mécaniciens est doté d’une caisse à l’embauche. Elle est constituée d’outils attitrés avec un jeu de clefs (plate, à pipe, à laine, torx, à choc pneumatique), des cliquets (petits, grands, leurs accessoires), des tournevis, des pinces (multiprises, à bec long, étau, coupantes), un mètre, un jeu de cales, une scie à métaux et un pied à coulisse.
En commun dans les ateliers, nous disposons aussi d’arraches roulements, d’arraches joints spi, de centreurs d’embrayage, de crics et de divers outils poids lourds.
Des colonnes de levage et des vérins de travée permettent de s’installer à la hauteur souhaitée pour travailler le plus confortablement possible. Car c’est souvent une critique reprochée à ce métier, les positions inconfortables.
Pour moi, notre atelier, chauffé, et ce n’est pas négligeable, est parmi les mieux équipés du coin et sûrement aussi l’un des plus propres. Après chaque intervention, nous mettons un point d’honneur à dégrossir en suivant, et le vendredi, tout l’atelier est nettoyé de fond en comble, sans oublier nos caisses respectives. Un autre avantage de notre atelier est qu’il regroupe d’autres corps de métiers comme la carrosserie, l’électromécanique et la sellerie. C’est enrichissant pour chacun de nous d’en apprendre un peu plus sur le métier de son collègue.
Penses-tu avoir des perspectives d’évolution au sein de l’entreprise ?
L’évolution est possible, sûrement, mais aujourd’hui je souhaite encore apprendre sur le terrain.
J’accède chaque année à des formations théoriques mais aussi pratiques sur les véhicules de l’entreprise : rampe PMR, habilitation au gaz tout véhicule ou encore formation au GNV sur les véhicules de la marque Mercedes.
Côté perso, as-tu du temps pour toi ?
Je suis festif comme beaucoup dans le Sud-Ouest, mais je suis très sportif aussi.
Je pratique la course landaise au sein de la ganaderia Maynus à Saint-Sever, en tant qu’entraineur. Alors non, il ne s’agit pas d’entraîner les écarteurs et sauteurs mais bien d’entraîner, diriger la vache à s’élancer vers le centre de la piste. En été, cela me prend tous mes week-ends et le reste de l’année je m’entraine deux fois par semaine pour participer au total à une trentaine de spectacles par an.
Ce qui me plaît dans ce sport, c’est l’adrénaline d’être en piste bien sûr et la passion pour le bétail. Je précise qu’aucun membre de ma famille ne touche, de près ou de loin, à ce milieu (rires).
Et en hiver, pour rester en forme, je pratique le basket au club Arrigans et des activités physiques comme la course à pied ou les randonnées.